Lorsqu’une personne se retrouve en situation de surpoids, elle fait recours à plusieurs méthodes pour éliminer le surplus de graisse. Parmi les solutions les plus utilisées, il y a les applications sur mobiles tels que smartphones, tablettes, etc. Il est naturel de s’interroger sur la valeur scientifique de ces applications. Que pensent les professionnels du domaine de la santé sur ces dispositifs ?
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Que valent réellement les applications actuelles pour maigrir ?
D’ici 2030, l’OMS estime que 9 adultes sur 10 seront concernés par l’obésité. Pour prévenir cette situation et informer les populations du monde sur les dangers de celle-ci, l’organisme international lance chaque année des campagnes de sensibilisation. Lors du Sommet Européen de l’Obésité qui s’est tenu à Göteborg en Suède, des scientifiques ont présenté les résultats de leurs travaux de recherches. Ceux-ci se sont basés sur diverses applications pour maigrir utilisées par des hommes et femmes engagés dans la guerre contre les kilos.
D’après cette étude, seulement 17, soit 0.5 % des applications analysées, ont été déployées par des universités ou organismes certifiés de la santé. Aussi, faut-il ajouter qu’aucune preuve n’a été avancée sur leur efficacité pour répondre aux besoins des personnes voulant affiner leur silhouette ou maîtriser leurs poids. L’obésité constitue une problématique sérieuse qui nécessite des traitements et solutions préventives facilement accessibles à tous et sur le long terme.
Certes, les applications sur smartphones sont des outils qui suscitent l’engouement des jeunes et autres sujets vulnérables à la maladie. Elles restent toutefois inadaptées comme mesures de lutte contre cette dernière.
Comment l’étude s’est-elle déroulée ?
Plusieurs recherches ont été menées par le Professeur Mike Lean et le Docteur Charoula Nikolaou. Ces dernières ont eu pour cible les applications les plus pertinentes présentes sur l’Apple Store et Google Play. L’étude s’est limitée aux utilisateurs vivant aux États-Unis, à Singapour et au Royaume-Uni. Elle a pris en compte le nombre des téléchargements effectués, prix des applications, les avis des acheteurs et les informations sur les différents développeurs.
Au total, 3 013 applications ont été identifiées pour plus de 660 000 000 de téléchargements. Google Play est la plateforme qui comptait le plus grand nombre d’utilisateurs avec 2 196 applications téléchargées dont 82 % étaient gratuites. Du côté de l’Apple Store, l’étude a dénombré 817 téléchargements avec 43 % d’offres gratuites. Les développeurs se sont appesantis sur les questions de poids (alimentations et gestion de poids), l’enregistrement des calories et les exercices. Celles qui ont récolté le plus d’avis sont My Fitness Pal, Noom Weight Loss Coach et Fitbit.
Quelles sont les conclusions de l’étude ?
Au terme des recherches, les auteurs ont indiqué qu’aucune des applications étudiées n’a été conçue par un organisme certifié ou autres professionnels de la santé. Ils vont plus loin en précisant qu’il n’existe pas la moindre preuve scientifique qui témoigne de l’efficacité de ces outils pour gérer la surcharge pondérale. Pas plus qu’il y ait une seule publication pour attester de leur effet pour prévenir la prise de poids chez un individu prédisposé à l’obésité.
D’après des propos recueillis auprès des spécialistes, 40 % des personnes âgés de 65 ans sont concernées par l’obésité. L’unique moyen dont disposent les populations pour prévenir cette maladie est de modifier significativement leurs habitudes alimentaires. Aussi, faudrait-il que 90 % des jeunes qui ne sont pas encore obèses adoptent un mode de vie sain. Les applications pour maigrir sont très populaires et accessibles au moyen d’un simple téléchargement. Celles-ci fournissent de nombreux conseils pour contrôler l’adiposité. Il leur manque cependant une expertise médicale, laquelle pourra certifier leur efficacité et démocratiser leur utilisation par le grand public.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.