S’il existe une épreuve sportive d’endurance susceptible d’épuiser au maximum, c’est bien le Tour de France. En effet, les attentes en termes de performances durant cette épreuve sportive sont très grandes. Pour les atteindre, le sportif frôle souvent les limites de sa capacité physique. Pour soutenir cette dépense énergétique exceptionnelle, il faut naturellement un régime alimentaire bien adapté. On peut alors se demander quelles sont les substances nutritives qui doivent se retrouver dans l’alimentation d’un sportif de ce niveau. Les tentatives de réponse à ce sujet sont nombreuses. Toutefois, au terme des expériences effectuées, une substance nutritive se distingue du lot : il s’agit des glucides. C’est, en effet, grâce à une alimentation riche en glucides que Maurice GARIN, ramoneur de son état, a pu remporter l’étape inaugurale du Tour de France en 1903. Découvrez pourquoi et comment une alimentation riche en glucides est un grand atout pour les cyclistes du tour de France.
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Le besoin en énergie et les controverses liées au poison
Pour affronter une épreuve telle que le Tour de France, il faut des apports nutritionnels à trois niveaux. Il faut d’abord combler les besoins en énergie du sportif. Il faut ensuite satisfaire ses besoins en fluide et lui apporter des glucides en quantité suffisante.
Pour répondre efficacement à cette demande nutritionnelle, il est recommandé de faire le stock de glucides avant de se mettre à la course. Ces glucides serviront à combler les demandes en énergie durant l’exercice sportif. Mieux, ils pourront accroître le rendement du glycogène des muscles. Le glycogène libéré pourra alors aider à compenser le déficit de glucides.
Il faut noter que la consommation des glucides (surtout du sucre) est souvent décriée dans les masses médias et parfois dans le monde universitaire. Pour ces personnes, le sucre serait tout simplement toxique pour la santé. Ces discours soulèvent la question de la qualité nutritive du sucre. Aussi, la forte consommation de glucides serait-elle dangereuse.
Timothy Noakes est un célèbre scientifique spécialisé dans l’exercice physique et marathonien. Cet expert a pu affirmer qu’une consommation accrue de glucides raffinés pourrait être toxique pour la santé. Ainsi, il préconise une alimentation axée sur les lipides plutôt que sur les glucides avant tout exercice d’endurance.
Face à ces arguments, il faut néanmoins de la prudence. En effet, les recherches qui devraient attester ces propos ne les confirment pas totalement. En conséquence, la vérité selon laquelle les « glucides sont toxiques » reste à nuancer. Par ailleurs, l’efficacité d’une alimentation riche en lipides et pauvre en glucides (lors d’épreuves sportives d’extrême endurance) reste à démontrer.
A contrario, l’apport des nourritures riches en glucides lors des épreuves d’endurance a été prouvé. Ceci se passait à la fin des années 1900. En 1989 donc, le scientifique Saris, assisté de ses collègues, s’est penché sur la question. Il s’agissait pour eux de déterminer la dépense énergétique moyenne fournie par les sportifs durant le Tour de France. Le résultat était ahurissant. Les experts ont pu constater qu’une dépense d’énergie comprise entre 6 000 et 7 739 calories était libérée par marathonien. Allant plus loin, les scientifiques ont cherché à savoir la provenance de l’énergie fournie. Ils ont ainsi pu découvrir ce qui suit : 62 % de la dépense en énergie provenait des apports en glucides. Du reste, 23 % de l’énergie est produite par les graisses (les lipides).
De ces résultats, il est possible de dire que les recommandations liées à la consommation de glucides avant le Tour de France sont justifiées. Pour une bonne performance, il faudrait qu’au moins 65 % des apports énergétiques proviennent des glucides. Au vu de ce résultat, il n’y a plus de doute possible. La consommation d’aliments riches en glucides est un atout indéniable pour tout sportif visant à faire une bonne performance lors du Tour de France.
Comment les glucides influencent-ils les performances lors de l’endurance ?
Dans la pratique du sport d’endurance, le rôle des glucides n’est plus à démontrer. De nombreuses analyses scientifiques nous en donnent la preuve. Cela dit, au-delà de ces vérités scientifiques, il existe aussi des mécanismes physiologiques qui abondent dans le même sens. Ces phénomènes corporels montrent de façon palpable comment les glucides influencent les performances des athlètes lors de l’endurance. Voici comment ces opérations ont lieu dans le corps humain :
Tout d’abord, les glucides consommés passent dans le sang où ils servent de carburant énergétique pour le corps lors des activités sportives. Ensuite, à partir des glucides alimentaires se forme une autre substance appelée glycogène. Lorsque l’activité sportive devient beaucoup plus intense, le glycogène devient le substrat le plus important. L’organisme réagit ainsi afin de rationaliser l’oxygène. En effet, pour oxyder une unité de glucides, il faut moins d’oxygène que pour oxyder une unité de graisse.
Au second lieu, il faut remarquer que l’oxydation des glucides et de la graisse se fait par des voies communes. Ce fait est essentiel, car cela permet de comprendre pourquoi la graisse et les glucides peuvent parfois dépendre l’un de l’autre. En effet, il est prouvé que le métabolisme de la graisse dépend du niveau de catabolisme glucidique. En d’autres termes, la « flamme des glucides » est essentielle pour « brûler les graisses. » Le glucose issu du sang sert à alimenter le cerveau au mieux. Quand cette opération est bien faite, elle permet d’éviter la fatigue et diverses faiblesses liées à la faim ou aux vertiges. C’est également elle qui permet aux marathoniens du tour de France de bien se concentrer pour éviter les accidents dangereux.
La machine humaine
Le scientifique Timothy Noackes, qui a condamné l’alimentation glucidique au motif qu’il est nuisible, a proposé à sa place un régime alimentaire riche en graisse. Certes, les tests menés démontrent que les sportifs de haut niveau peuvent parfaitement s’adapter au type d’alimentation proposé. Néanmoins, rien ne prouve qu’une alimentation riche en graisse serait capable d’augmenter les performances physiques.
Au demeurant, il faudrait souligner que les conséquences à long terme d’une telle alimentation n’ont pas encore fait l’objet d’une étude concluante. Affirmer avec conviction que les glucides (dont le sucre) sont néfastes pour la santé serait trop prétentieux avec l’état actuel des connaissances scientifiques. S’il y a une certitude, c’est que les glucides ont une incidence positive sur les performances et la santé des cyclistes du Tour de France.
Le corps humain a besoin de sucres (glucides) presque tout autant que de graisses et autres protéines. Il paraît évident que la quantité consommée est en lien étroit avec les effets produits. C’est là toute l’importance de définir un équilibre afin d’en limiter l’abus. En ce qui concerne les glucides, il convient de garder à l’esprit que la quantité consommée doit être en conformité avec la dépense d’énergie en cours. Le sucre n’est donc pas toxique en soi. Il devient un poison quand la dose limite n’est pas respectée.
En conséquence, si vous désirez performer au Tour de France, pensez à bien vous nourrir. La consommation de glucides est le carburant qui pourra vous soutenir durant ce parcours périlleux. Si le corps humain était une machine, voici de quoi son « moteur » serait constitué. D’abord, il lui faudra un carburant en carbone. Ensuite, il faudra de l’oxygène de l’air.
La réaction carburant-oxygène produirait un effet qui serait la base de l’énergie fournie. Il faut donc consommer du glucide avant, pendant et au cours des différentes étapes. Ce faisant, on fournit au corps le meilleur carburant pour une performance optimale durant le Tour de France.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.