Les chercheurs de l’Université de l’Indiana ont effectué deux recherches dans le domaine sportif. Dans leurs différentes études, ils ont évalué l’effet des vêtements de compression sur la performance athlétique. À l’issue de leur recherche, seulement une petite influence a été observée.
Sommaire
Les chaussettes de contention/compression
La première étude est celle du chercheur Laymon. Elle était basée sur les chaussettes de contention ou de compression. Après cette étude, il est prouvé que les vêtements de contention n’ont pas d’influence sur la consommation d’oxygène des coureurs. Cela voudrait donc dire que ces accessoires ne participent à aucune économie d’énergie ni à l’efficacité de l’activité sportive. Ses recherches ont également souligné que les chaussettes de contention arrivant aux mollets n’ont pas effet sur la mécanique d’une course à pied.
Les chaussettes/mi-bas de contention mises au point par la firme Zensah constituent l’un des matériels utilisés par le chercheur Laymon pour son étude. Il s’agit d’un accessoire de haute compression qui couvre les chevilles des sportifs jusque sous le genou. Ce sont des chaussettes qui étaient connues pour avoir un impact sur la mécanique et l’économie de la course à pied. Aussi connus sous le nom de « chaussettes de récupération », ces accessoires ont su gagner en popularité. L’une des disciplines où il est le plus utilisé est la course professionnelle à distance. Bien qu’il n’existe pas de recherche idéale qui confirme leurs utilités, les chaussettes de contention continuent dans leur prolifération.
L’auteur de l’étude a montré en deux temps les raisons pour lesquelles les coureurs de longue distance les ont essayés. Premièrement, ils se sont basés sur le succès d’autres athlètes qui les ont utilisés. Deuxièmement, les sprinteurs sont peu superstitieux qu’ils ont persévéré à les mettre afin de voir s’ils avaient fait une bonne course.
Pour cette étude, un nombre total de seize coureurs masculins très entraînés ont été sélectionnés. La méthode consiste au fait que chacun d’entre eux puisse réaliser deux courses tests de 12 minutes. La première sera réalisée avec une chaussette de compression et la deuxième sans le dispositif. Le chercheur a ensuite défini trois vitesses de courses que chaque coureur doit effectuer pendant chaque test. Ces vitesses sont réparties comme suit :
- 10,50 minutes par km (5,7 km/h),
- 9,6 minutes par km (6,25 km/h),
- 8,33 minutes par km (7,20 km/h).
Les 12 minutes réservées pour chaque test sont réparties en trois temps, dont 4 minutes par allure de course.
Par ailleurs, certaines sont essentielles pour mieux comprendre cette étude parmi laquelle se retrouve l’économie de course. Elle n’est rien d’autre que la quantité d’énergie dépensée par un coureur sur un temps de travail donné. Elle est liée avec la mécanique, car des mouvements inutiles lors d’une course conduisent à des dépenses plus grandes et donc une économie plus mauvaise. Dans le but d’étudier l’économie d’un coureur, le chercheur Laymon s’est basé sur la mesure de sa consommation d’oxygène à trois vitesses différentes.
Afin de mieux interpréter les résultats obtenus, le chercheur s’est basé sur le fait qu’une faible consommation serait alors synonyme de meilleure économie. Comme défini dans le protocole de recherche, les participants ont couru à chaque vitesse avec et sans les chaussettes de contention. Au terme des expériences, le constat réalisé est que l’économie des coureurs n’a pas été modifiée même lorsqu’ils se sont munis des chaussettes de compression.
Aucune différence n’a été relevée ni dans le temps de contact avec le sol, ni sur la longueur de l’enjambée ni sur la fréquence. Ce sont ces données qui ont poussé Laymon à déclarer que la mécanique des coureurs n’était pas affectée. Il a ensuite affirmé que les coureurs très entraînés ont un style très constant et qu’il est difficile pour eux de les varier. Ainsi, à chaque course, ils ont déjà sélectionné un style de course qui leur apparaît convenable. Même si la compression vendue en boutique est très légèrement plus forte qu’une chaussette ordinaire, il est difficile qu’elle affecte les coureurs.
Par ailleurs, bien que l’étude ait prouvé que les chaussettes de compression n’ont pas d’influence sur la mécanique et l’économie, une différence est notée. Cela s’est relevé principalement au niveau de quatre coureurs qui ont présenté une moyenne plus grande de 1 % sur leur dépense en oxygène. Le phénomène a été observé au moment où ils ont porté des chaussettes de compression. Or, avant de faire passer au test physique, Laymon avait déjà fait suivre un questionnaire aux coureurs sur ce qu’ils pensaient des chaussettes de compression. Les sujets croyaient que les sous-vêtements améliorent leur économie d’énergie et donc une performance de course.
Avec toutes ces données, le chercheur déduit que les résultats étaient aussi relatifs à chaque coureur. Il montre que le sentiment positif sur le sujet des vêtements de compression pousse certains à les aimer, pensant que cela peut fonctionner pour eux. Ce qui pousse donc à avoir recours à un composant psychologique. Toutefois, Laymon a déclaré que le niveau de compression exercé par ces chaussettes ne semble pas faire grand-chose.
Les bandes de compression de la cuisse
La deuxième étude est celle d’Eckert, qui a trouvé que les vêtements de compression n’améliorent pas les performances des athlètes. Il s’est particulièrement basé sur les vêtements qui compressent le haut de la cuisse lors des activités du saut en hauteur. Ce qui n’est vraiment pas le cas d’après ce qu’en pensent de nombreux fabricants de ce produit. Le chercheur continue dans la désillusion et affirme qu’il ne suffit pas d’ajouter un vêtement pour penser à une amélioration des performances.
L’activité sportive utilisée pour la réalisation de cette étude est le saut en hauteur. L’évaluation est en corrélation avec les autres mesures anaérobiques dans d’autres disciplines sportives telles que le sprint. Selon Eckert, un sportif peut porter un short de compression et ne pas pouvoir sauter pas plus haut. La relativité impose donc qu’il ne fasse pas mieux dans une autre activité sportive qui exige les mêmes conditions. Cela suggère alors qu’il ne fera pas mieux dans d’autres évènements anaérobiques comme le sprint.
L’auteur a également insisté sur le fait qu’à partir de cette étude, les consommateurs seront plus prudents dans l’achat des habits de compression. En réalité, de nombreux sportifs se fient aux déclarations des fabricants et des vendeurs de ces combinaisons.
Il incite les acheteurs à garder à l’esprit qu’il s’agit d’un business et donc, les firmes se forcent à faire plus de revenus. Pour cela, leur priorité principale est de vous vendre leur produit, quels que soient les résultats que vous enregistrez.
Cependant, les faits ont montré que les consommateurs ne sont pas les seuls à croire aux allégations des fabricants sur l’amélioration de la performance. Lors des Jeux olympiques 2012, une déclaration d’une haute instance a fait croire que les combinaisons totales de compression avaient de l’influence sur les résultats. En effet, les Fédérations Internationales De Natation ont banni ces vêtements lors de cette compétition.
Pour confirmer ses propos, Eckert a impliqué 25 hommes de 23 ans en moyenne et pesant entre 72 et 86 kg dans son étude. Il a muni les participants du Speedo LZR RACER, un short de compression qui va de la taille du sportif jusqu’au genou. Ils devront réaliser des sauts en hauteur avec ces vêtements de trois niveaux de compressions différents :
- un qui allait parfaitement au sujet,
- un dont la taille est plus petite,
- un d’une taille supérieure.
Vu que les participants devraient réaliser des sauts avec chacune de ces combinaisons, il fallait trouver un facteur de mesure différenciant chaque performance. Celle-ci devrait être directement liée au niveau de compression de chaque vêtement. Le choix s’est donc porté sur la mesure des sauts des athlètes dans différentes combinaisons. La différence d’altitude permettra alors de voir si les performances seront améliorées.
Après des observations sous différents angles afin de voir une variabilité dans les sauts, Eckert et son équipe n’ont rien enregistré de significatif. Ces résultats ont donc poussé le chercheur à conclure que les trois niveaux de compression n’ont rien apporté en matière de performance aux sauteurs.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.