La caféine et les glucides sont deux substances très fiables pour stimuler les performances du corps humain. Elle est considérée comme une drogue qui booste le corps humain tandis que les glucides sont des nutriments riches en énergie et indispensable au métabolisme. Que se passe-t-il lorsque ces éléments sont associés ? La réaction qui s’en dégage est-elle nocive ou bénéfique pour le corps humain ? Des chercheurs taïwanais se sont penchés sur la question. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans l’European Journal of Applied Physiology et ont surpris plus d’un !
Sommaire
Les contours de l'étude taïwanaise
L’étude consiste à tester les effets 6 mg d’hydrates de carbone par kg de la masse totale de 12 sujets. Le produit est administré 10 minutes avant l’effort physique. Un programme composé de 10 séries de 5 sprints courts de 4 secondes sur un vélo stationnaire. Le temps de récupération est de 20 secondes entre les sprints et 2 minutes entre chaque série. Les pics de puissance, relevés pour chaque série montrent qu’il n’y a pas de différence entre les athlètes ayant pris :
- de la caféine seule (CAF+PLA);
- de la caféine avec des glucides (CAF+CHO);
- uniquement des glucides (PLA+CHO);
- que du placébo (PLA+PLA).
Les autres mesures prises comme la puissance moyenne ou le travail développé affichent les mêmes résultats. Comment est-ce possible ?
Qu'est-ce qui explique la similitude des résultats ?
Les 12 individus étudiés ont tous reçu un repas normal de 500 calories constitué à 65 % d’hydrates de carbone deux heures de temps avant l’exercice. L’organisme de chacun des sujets était donc déjà bien chargé en hydrates de carbone avant l’expérience contrairement à la plupart des études réalisées sur les glucides et l’exercice. S’ils devaient courir un marathon, ils auraient bénéficié d’un apport supplémentaire de glucides.
Les exercices effectués dans ce cas n’ont pas duré assez longtemps pour que les sujets se vident de leurs glucides. Ce programme d’exercice a été conçu pour imiter les sports d’équipe comme le hockey ou le basketball. Ces conditions sont donc proches de celles de vrais athlètes. Il est rare de faire un match après toute une nuit passée à jeun. Le corps n'a pas de réserve de calories à fournir, difficile donc de fournir d'effort.
Les glucides ne sont pas pour autant inefficaces. D’autres exercices comme la course à pied ou le vélo nécessitant des efforts soutenus pourraient exiger bien plus d’hydrates de carbone. Les généreux résultats obtenus dans certaines expériences de laboratoire ne correspondent pas toujours à ceux de la vie réelle. La plupart des exercices physiques effectués en moins d’une heure ne nécessitent généralement pas de brûler des glucides sauf si l’individu est resté à jeun à l’avance. Les glucides ne jouent donc pas un rôle important dans la performance physique de ce dernier.
Le cas de la caféine
Les résultats issus des recherches avec la caféine sont bien plus complexes à expliquer. Les chercheurs ayant réalisé cette étude suggèrent que les résultats obtenus sont dus au protocole spécifique de sprint et de repos utilisé. En effet, avec des efforts soutenus et un temps de repos bien plus long entre chaque courte accélération, des progressions ont été observées. Ils ont également découvert que lorsqu’elle est associée aux glucides, la caféine a pour effet d’élever le taux de cortisol une hormone surrénale. Les résultats obtenus restent néanmoins difficiles à interpréter. Le protocole de sprints très court serait donc le facteur clé à l’origine de l’absence de résultats effectifs.
Pour finir, il est également important de relever que les sujets de l’étude étaient des buveurs réguliers de café. Il s’agit d’un détail important que l’étude ne mentionne pas, mais qui peut avoir son importance dans la justification des résultats obtenus. Les chercheurs avaient demandé aux individus concernés de ne pas boire du café tout le long de l’étude. Le fait d’avoir pris de la caféine peut les avoir stimulés s’ils y étaient en réalité accros.
Par ailleurs, s’ils n’étaient pas habituellement buveurs de caféine les résultats auraient peut-être fourni plus de données à une certaine théorie. Cela aurait apporté plus de crédit à l’idée selon laquelle les résultats apparents obtenus lors des études en laboratoire sont en réalité une illusion causée par un effet d’abstinence. Il s’agirait donc d’une baisse conséquente de la performance observée chez les sujets ayant une forte dépendance à la caféine et qui reçoivent un placébo au lieu de la caféine.
Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.