Généralement, l’acuponcture fait allusion à la thérapie basée sur l’utilisation de fines aiguilles pour stimuler des points localisés sur le corps. Cependant, elle ne repose pas sur une seule forme de thérapie, mais de douzaines de variations sur le même thème. En effet, les points d’acuponcture peuvent être stimulés de nombreuses et différentes manières. La chaleur (moxibustion), le courant électrique, la lumière laser, les ultrasons ou la pression peuvent être également utilisés. La pratique faisant intervenir le dernier moyen est nommée « l’acupression ». Elle représente une thérapie très populaire et pour la plupart du temps, recommandée comme forme de traitement à faire soi-même. Elle a principalement pour but de soulager par exemple les nausées et les vomissements de toutes causes.
Parlant des nausées ayant pour origine la chimiothérapie, elles sont facilement traitées et avec efficacité par des médicaments antiémétiques standards. Cependant, il a été observé chez certains patients, une faible réaction vis-à-vis de ces traitements. Cela pousse certains d’entre eux à opter pour des solutions non médicamenteuses dont le plus récurrent est l’acupression. Pour cette dernière, les patients ont trouvé des éléments qui les encouragent à continuer sur la lancée. Mais c’est sans compter sur la science qui, elle, a apporté à travers une étude, ses propres éléments et explications sur le sujet.
Les objectifs que visait cette étude étaient bien définis et se sont particulièrement axés sur le sujet. Premièrement, évaluer l’efficacité et le bénéfice de l’acupression en utilisant les bracelets et de les comparer d’abord à l’acupression simulée et ensuite aux soins standards. Ces expériences seront effectuées uniquement dans les cas de gestion de nausées causées par la chimiothérapie. Deuxièmement, évaluer l’efficacité et le bénéfice des bracelets en relation avec les vomissements et la qualité de la vie suivant l’âge et le sexe. L’étude sera aussi réalisée sur les risques des effets émétisants.
Sommaire
L’explication scientifique de l’effet de l’acupression
Des patients sous chimiothérapie dans des unités hospitalières différentes au Royaume-Uni sont les sujets utilisés pour la présente étude. Le choix des patients était surtout axé sur des critères bien définis dont le principal est le niveau des risques émétisants. En effet, ceux se trouvant à des stades faibles, modérés ou encore élevés ont été sélectionnés afin d’avoir des résultats plus tangibles.
En ce qui concerne la méthode utilisée, elle consiste dans un premier temps à intervenir avec le bracelet d’acupression par appui sur le point d’acuponcture P6. Ce dernier est situé à l’intérieur de l’avant-bras des patients. Dans un second temps, les chercheurs ont utilisé de faux bracelets qui ne présentaient aucune pression sur des points d’acuponcture sur un autre groupe. Dans un troisième temps, ce sont des patients qui ne portaient pas du tout de bracelet. En plus de ces conditions, les trois groupes recevaient des soins normaux.
Parlant des résultats, elles ont été prises à l’aide de l’Indice Rhodes pour les nausées/vomissements, ainsi que d’autres outils permettant de mesurer ces variables. Il s’agit de :
- Multinational Association of Supportive Care in Cancer (MASCC),
- Antiemesis Tool,
- Functional Assessment of Cancer Therapy-General (FACT-G).
D’autres mesures ont été complétées par les patients dont celle de dépression ou anxiété, tout comme leurs attentes face aux nausées et vomissements et à l’utilisation du bracelet. Par ailleurs, l’environnement de l’étude est composé de 500 patients au total répartis suivant un bloc complètement aléatoire. Il est composé de 166 en soins normaux, 166 en fausse acupression + soins et 168 en acupression + soins. Cependant, les données ayant servi pour les principaux résultats n’ont été récoltées que sur 361 patients.
Parlant des résultats, l’analyse brute n’a pas révélé une réponse similaire entre les trois groupes de sujets. Toutefois, les sujets de sexe féminin ont été plus réactifs face à l’utilisation des bracelets d’acupression que par les sujets de sexe masculin. Pour les résultats sur les vomissements, l’anxiété et la qualité de la vie, la différence observée n’était vraiment pas significative. Néanmoins, des effets secondaires ont été rapportés, mais ils n’ont heureusement pas duré longtemps.
Il s’agit des raideurs dans la région des dispositifs d’acupression et de quelques légers gonflements. Certains sujets ont aussi ressenti des malaises lorsqu’ils portaient le bracelet en question. Les coûts ainsi que l’utilisation des véritables bracelets d’acupression ne présentent pas aussi de différences significatives.
Un total de 26 patients a participé aux sondages qualitatifs. Que les bracelets soient réels ou faux, les données recueillies montrent que les sujets les ont trouvés efficaces sur la nausée pendant la chimiothérapie. Les chercheurs n’ont alors retenu aucune différence significative entre les trois solutions en termes de nausées, de vomissements et la qualité de vie.
En outre, une autre étude sur ce sujet a fortuitement été publiée dans un autre journal. Contre toute attente, le second article a rapporté les mêmes données et paramètres. La seule différence sur les deux articles se situait au niveau des conclusions. Il n’y a pas de recommandations claires faisables sur l’utilisation de cet outil dans la gestion des nausées et vomissements causés par la chimiothérapie. Telle est la conclusion des auteurs de la deuxième étude.
Le bracelet est-il réellement efficace ?
Ailleurs, une autre étude un peu plus semblable a permis de tester l’effet de l’acupression sur les nausées et vomissements postopératoires. La population de l’étude est composée de 134 femmes en bonne santé et qui ne fument pas et qui sont sur le point de subir une opération chirurgicale du sein. Certaines d’entre elles ont porté de vrais bracelets de stimulation du point P6 et d’autres, de faux bracelets. Ces dernières étaient appliquées et couvertes par un linge avant l’anesthésie. Un suivi en trois temps a été réalisé les 24 heures qui ont suivi l’intervention. Les nausées et/ou les vomissements postopératoires sont les principaux facteurs ayant été mesurés pour le compte de cette étude.
Sur les 134 sujets, seulement 120 sont allés jusqu’au bout de l’étude. Les résultats n’ont révélé aucune différence significative dans l’incidence des nausées et des vomissements. Néanmoins, environ 40 des sujets de l’étude ont rapporté quelques effets secondaires relatifs au bracelet. Il s’agit des rougeurs, des gonflements, mais aussi d’une sensibilité. Les chercheurs ont conclu une inefficacité du bracelet dans la prévention des nausées ou des vomissements à une phase postopératoire du sein chez les femmes.
Que retenir de l’acupression ?
En somme, la question qui revient est bel et bien l’efficacité de l’acupression pour ce qui est de réduire les nausées et vomissements. Le présent constat est que les éléments de preuve s’opposent au point où la question même est devenue embarrassante. Vu globalement, le constat est que l’acupression n’a pas effets sur les nausées et les vomissements, même celle ayant des origines chimiothérapiques. Il est alors normal de s’atteler sur le fait que ces bracelets jouent purement des rôles de placébos.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.