L’utilisation des substances anabolisantes peut affecter le fonctionnement du système cardiaque. C’est ce que révèle une étude parue dans la revue Circulation : Heart Failure. Les problèmes cardiaques des jeunes athlètes seraient donc liés à l’usage de stéroïdes. Cela est établi grâce aux travaux conduits par une équipe de chercheurs basés aux États-Unis. Découvrez ici quelques précisions sur leurs résultats et les conditions de déroulement.
L’emploi de stéroïdes n’est pas sans conséquence sur l’organisme, encore moins sur le cœur. Cela s’explique par le fait que ces molécules sont une imitation de la testostérone. Celle-ci ayant des conséquences sur la constitution des muscles et l’apparition des spécificités sexuelles. Ceci est confirmé par les recherches du Docteur Aaron Baggish. Selon lui, les anabolisants sont interdits parce qu’ils ont des répercussions sur le bien-être des utilisateurs. Principal responsable des recherches sur les stéroïdes au niveau du Département de Médecine de l’Hôpital Général de Boston, le spécialiste apporte plus de précisions à ce sujet. D’après le chercheur, il s’agit de la première étude qui révèle que l’emploi sur une longue durée d’anabolisants affecte en priorité le cœur.
Les anabolisants ont des conséquences sur les deux cavités inférieures du cœur. En effet, les chercheurs ont remarqué que les contractions cardiaques étaient anormales pendant la systole ventriculaire. Ainsi, l’organe (le ventricule gauche) qui assure principalement l’aspiration du sang était beaucoup plus faible pendant les mouvements de contraction du cœur. Cette diminution du pompage sanguin est constatée chez les personnes utilisatrices de substances anabolisantes. Dans le même temps, les participants qui n’ont pas pris de stéroïdes présentent un fonctionnement cardiaque tout à fait normal.
En réalité, pour un ventricule gauche en bon état, la fraction d’éjection est au minimum de 55 à 70 % du sang contenu dans les cavités cardiaques. Ces chiffres ne sont pas vérifiés chez les consommateurs de stéroïdes. Par exemple, 83 % de ceux-ci affichent un taux d’éjection inférieur à 55 % sur un groupe de 12 personnes retenues pour l’étude. Cela avait été analysé par des études antérieures comme un signe précurseur de crise ou de décès cardiaques. Par ailleurs, il faut noter qu’une seule personne avait une fraction d’éjection réduite dans le groupe des non-utilisateurs de stéroïdes.
Le système diastolique est aussi touché par les stéroïdes. Ainsi, les scientifiques ont remarqué que le remplissage du ventricule gauche se faisait correctement (1,80) chez les participants non consommateurs d’anabolisants. A contrario, les personnes dopées avaient leur cavité ventriculaire remplie seulement de moitié (0,93) alors que les deux groupes présentaient la même structure cardiaque.
Pour réaliser leurs études, les chercheurs ont utilisé la technique d’échocardiographie Doppler. Cela leur a permis d’explorer la structure cardiaque grâce à des ondes sonores de fortes fréquences pour représenter les images du système cardiovasculaire. Ensuite, deux groupes de participants ont été constitués. Le premier comprenant 12 athlètes d’haltérophilie et de gymnastique âgés de 40 ans en moyenne et utilisant 675 mg d’anabolisants chaque semaine depuis 9 ans. Le second groupe était formé de 7 personnes du même âge que le premier avec les mêmes activités physiques, mais non consommateurs de la molécule.
Il faut aussi noter que les participants à l’étude avaient des durées d’entraînement similaires et des exercices physiques identiques avant et pendant l’étude. De plus, ils avaient les mêmes facteurs à risque en ce qui concerne le cœur en dehors de ceux engendrés par l’emploi de stéroïdes. Il faut souligner que les consommateurs de ces substances avaient une masse musculaire plus importante que celle des non-utilisateurs, bien que les deux groupes aient les mêmes indices de masse et de surface corporelles.
En dépit du faible nombre de participants, les chercheurs affirment que les informations recueillies permettent d’établir un lien entre les problèmes cardiaques et l’utilisation d’anabolisants. Avant l’étude du Docteur Baggish et son équipe, les travaux précédemment réalisés n’ont pas précisément démontré les conséquences des stéroïdes sur le cœur. Cela s’explique par la forte utilisation des molécules anabolisantes et par l’usage des drogues depuis les années 1980 par bon nombre d’athlètes. Ces derniers développent de nos jours des maladies cardiaques relatives à leur âge. En conclusion, le chercheur Baggish espère que cette enquête permettra de faire un lien entre l’emploi d’anabolisants et les problèmes cardiaques identifiés auprès de jeunes athlètes.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.