Une recherche effectuée au sein du National Institutes of Health aux États-Unis a révélé une information très précise concernant la nutrition humaine. Les données collectées par les chercheurs ont permis de fournir une réponse à la question de connaître la méthode la plus efficace pour maigrir. Ainsi, ils ont réussi à prouver qu’un régime pauvre en graisses est plus efficace qu’un régime pauvre en glucides. Pourtant, des recherches scientifiques antérieures avaient eu à prouver qu’une restriction glucidique entraînait une diminution d’insuline favorisant l’utilisation des réserves de graisse. Ces résultats contraires aux pensées habituelles ont été expliqués dans un article publié dans le journal Cell Metabolism.
Dr Kevin Hall est un physicien-chercheur à l’Institut National du Diabète et des Maladies Digestives et Rénales. Depuis 2003, il effectue des recherches très poussées sur le métabolisme des aliments. Ainsi, dans le cadre de ses travaux, il a rassemblé des données issues de plusieurs études alimentaires. Ces données ont été obtenues sur de nombreuses années de recherches nutritionnelles contrôlées.
En se basant sur l’ensemble des informations recueillies, il a construit des modèles mathématiques permettant d’interpréter plusieurs paramètres. Il s’agit principalement de l’action de chaque nutriment sur le poids du corps ainsi que sur le métabolisme.
Ce faisant, le scientifique a alors fait le constat que les expériences antérieures effectuées sur la restriction des glucides pour maigrir n’étaient pas complètes. En effet, ceux qui avaient mené ces études ont omis de mesurer un paramètre très important avant de tirer leurs conclusions. Ils n’ont en effet pas retiré sélectivement les glucides de l’alimentation tout en maintenant les graisses et vice versa. S’ils l’avaient fait, leurs déclarations seraient tout autres.
L’utilisation des modèles mathématiques qu’il a mis au point lui a permis d’effectuer des simulations et d’arriver à de nouveaux résultats. Contrairement aux déclarations habituelles, le régime alimentaire pauvre en graisse favoriserait une perte plus optimale de graisse corporelle qu’un régime alimentaire pauvre en glucide. Par ailleurs, ces résultats basés sur des modèles mathématiques ne sont que théoriques. Il lui fallait alors des données concrètes sur des humains pour la confirmation des simulations.
Étant donné la difficulté d’obtention des données physiologiques sur ce phénomène, les avis sur les molécules intervenant dans l’amaigrissement sont très controversés. Dr Hall a donc décidé de tester de façon rigoureuse la théorie stipulant que la restriction de glucide est la plus efficace pour maigrir. Selon lui, cette affirmation mérite d’être totalement vérifiée parce que de grandes décisions de régime alimentaire se sont basées dessus.
L’étude des effets de l’alimentation sur le poids et l’amaigrissement n’est pas chose aisée. En effet, plusieurs facteurs perturbent la mesure de ce que mangent les sujets. Premièrement, certains participants n’adhèrent pas aux plans alimentaires proposés. D’autre part contre jaugent mal les quantités d’aliments à ingérer. Le facteur limitant le plus important est le mensonge puisque certains sujets ne disent pas la vérité au cours des enquêtes de suivi. Pour éviter tout ça, le Dr Hall et ses collègues ont mis en place une méthode consistant à confiner les participants à l’étude.
Ainsi, ils ont enfermé 19 sujets obèses pendant deux semaines dans une chambre métallique. Ces derniers étaient tous des adultes consentants. Pendant les deux semaines, tous les aliments qu’ils ingéraient étaient minutieusement contrôlés et enregistrés.
Afin de travailler de façon efficace, la période d’étude a été subdivisée en deux. Ainsi, au cours de la première phase, la consommation glucidique a été restreinte. Par contre, la consommation de matière grasse n’a pas été variée. Ce faisant, ce sont 30% des calories de bases qui sont supprimées. Au cours de la seconde phase, le principe d’alimentation a été inversé.
Pendant chaque jour de la période d’étude, chaque quantité de graisse ingérée par les sujets est mesurée. Ces données sont ensuite utilisées pour le calcul du taux de graisse éliminé dans le corps. Les résultats obtenus à la fin de l’expérience ont confirmé ceux des modèles mathématiques. C’est-à-dire que la perte de graisse du corps est plus importante lorsque les graisses apportées par l’alimentation sont restreintes.
Selon les prédictions du modèle, lorsque la période d’étude se prolonge, l’organisme met en place un mécanisme de régulation. Ainsi, pour les régimes alimentaires égaux en calories et inégaux en ratio glucides/graisses, les différences de graisse du corps sont minimisées. Cela vient donc contredire deux types de croyance. La première stipule que lorsqu’il s’agit de perdre de la graisse, toutes les calories sont identiques. La seconde affirme que supprimer les calories glucidiques entraîne une plus importante perte de poids, car elles apportaient plus de graisse.
Dr Hall affirme donc que ses résultats prouvent qu’en matière de perte de graisse du corps, toutes les calories ne sont pas égales. Cependant, sur le long terme, ils finissent par le devenir grâce au phénomène de régulation mis en place par le corps. Toutefois, malgré ses affirmations, il prévient qu’il serait imprudent de tirer des conclusions générales en se basant uniquement sur cette étude. En effet, l’objectif de l’étude est de vérifier comment les restrictions identiques des calories glucidiques et lipidiques affectent le corps humain.
La taille de l’échantillon qui est de 19 personnes est très limitée. Elle ne permet donc pas de faire une inférence généralisée. De plus, l’exécution du protocole d’étude revêt un caractère assez contraignant.
Outre ces facteurs limitants, le menu suivi par les sujets est également loin d’être représentatif d’une alimentation normale. En effet, il ne prend pas en compte l’alimentation la plus facile et la plus adaptée pour une expérience à long terme. Le Dr Hall affirme enfin que son équipe et lui continuent toujours de mener des études très minutieuses sur les êtres humains. Il espère donc qu’un jour, ils pourront donner de meilleures recommandations en ce qui concerne l’alimentation quotidienne la plus adaptée à la perte de poids.
Pour le moment, un grand fossé sépare la compréhension de la physiologie et la capacité à recommander des aliments favorisant une perte de poids durable. En attendant d’aboutir à des résultats plus concluants afin de procéder à de meilleures recommandations alimentaires, il propose une solution très simple. Il s’agit de choisir un régime alimentaire susceptible d’être tenu dans le temps pour éviter de reprendre du poids.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.