La notion de « seuil » est très connue dans les exercices sportifs de type endurance. En effet, on remarque généralement que lorsqu’une limite d’effort n’a pas été franchie, aucune sensation de fatigue ne se manifeste. Cependant, l’épuisement survient très rapidement lorsque le seuil est atteint ou dépassé. Ce concept est-il le même pour les exercices de contractions musculaires ?
Selon des études de Mark Burnley et ses collègues de l’Université Aberystwyth, la notion de seuil n’est pas intrinsèque aux sports d’endurance. En effet, le « couple critique » existe également pour les exercices nécessitant la contraction des muscles. Ce concept est donc responsable de la fatigue ressentie au cours des soulevés de poids ou d’haltère.
Dans un article publié dans le Journal of Applied Physiology, il a été fait cas de deux types différents de fatigue. Il s’agit de la fatigue périphérique et de la fatigue centrale. Le premier type de fatigue consiste en une diminution de l’aptitude du muscle à se contracter. Le second quant à lui est une réduction de l’intensité de l’influx envoyé par le cerveau pour assurer la contraction musculaire.
Ainsi, la fatigue qui s’installe après le soulèvement de poids ou d’haltère lourds est qualifiée de fatigue périphérique. Elle résulte de la chute progressive de l’intensité de la puissance déployée par les muscles. Par contre, la fatigue observée après un soulèvement continu d’une masse légère est une fatigue centrale. Pour ce type d’épuisement, le muscle ne représente pas le facteur limitant. La fatigue provient plutôt du signal venant du cerveau. Les muscles dans ce cas ne se fatiguent que très peu. En récapitulatif, la fatigue périphérique survient lorsque le couple critique est atteint ou dépassé. Par contre, la fatigue centrale est la conséquence d’un exercice répété en dessous du couple critique.
Pour déterminer le couple critique, plusieurs paramètres doivent être pris en compte. Il s’agit :
- des particularités de l’exercice
- des muscles utilisés au cours de l’exercice
- des différents mouvements effectués
- la rapidité des mouvements, etc.
Néanmoins, si ce facteur devait être calculé pour un exercice donné, il existe une méthode de détermination approximative. En effet, le couple critique est a priori situé entre environ 15 % et 40 % de la répétition maximale possible pour l’exercice en question. En se basant sur ce concept, il est donc maladroit de traiter quelqu’un de fainéant au cours de la pratique d’une activité physique. Cependant, avec un entraînement régulier, le seuil peut être repoussé dans la mesure du possible.
Ceci étant, vous disposez d’un argument solide si vous n’êtes pas en mesure d’aider quelqu’un à effectuer un déménagement. Il vous suffit de lui expliquer que le poids des meubles dépasse votre couple critique.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.