Encore appelé régime des cavernes, le régime paléolithique est celui adopté par les chasseurs-cueilleurs. Ce choix d’alimentation est de retour à la mode et compte aujourd’hui de nombreux adeptes. Comme les hommes de l’âge de pierre, ceux-ci ont le choix de se nourrir des plantes et des animaux. D’après les chercheurs, ces régimes alimentaires ancestraux offrent une grande liberté sur le plan des calories en ce qu’il varie considérablement dans le temps et l’espace.
D’après le Dr Ken Sayers “Suite aux nombreux éléments de preuves rassemblées sur plusieurs décennies, il y a en a très peu qui montrent que les premiers hominidés avaient des alimentations très spécialisées. Et encore moins à quelques exceptions près qu’ils soient limités à des catégories spécifiques d’aliments qui étaient plus importantes pour eux.” Il poursuit en révélant que : “Les premiers travaux de recherche sur le régime paléolithique avaient laissé entendre que les régimes alimentaires des ours et porcs ont plus en commun avec ceux de nos premiers ancêtres. Et ces animaux ont un mode d’alimentation omnivore et éclectique qui varie grandement selon les conditions locales. Un point de vue que les données tendent à confirmer. »
L’étude a examiné les preuves paléo-environnementales, anatomiques et chimiques. Elle s’est également intéressée aux comportements alimentaires des animaux vivants. Il en ressort que les premiers hominidés n’étaient pas de grands chasseurs. Ils étaient plus probablement des « touche-à-tout » sur le plan alimentaire, car leur dentition n’était pas optimisée pour exploiter beaucoup de catégories spécifiques de plantes consommables.
L’article de recherche a couvert une longue période de l’évolution hominidé. Soit une période allant de 6 millions à 1,6 million d’années environ avant notre ère. Elle inclut aussi le début de l’ère paléolithique qui couvre une période de 2,6 millions d’années à environ 10000 ans. Selon le Dr Sayers, les conclusions des travaux de ces recherches sont aussi valables pour l’évolution humaine plus tardive.
Les chercheurs proposent alors un guide fait de plusieurs points pour ceux qui souhaitent imiter ou s’inspirer de l’alimentation de nos ancêtres. Voici, selon eux, les points les plus importants du régime paléolithique.
- Contrairement à la réalité des premiers humains qui avaient certainement accès à une alimentation plus importante, les partisans du régime paléolithique proposent certains types d’aliments. Pour eux, un certain pourcentage d’énergie doit provenir des protéines, des hydrates de carbone et des graisses. Ces recommandations reposent sur des estimations provenant d’un nombre limité de chasseurs-cueilleurs humains modernes. Ce déficit d’information montre la difficulté à caractériser le régime paléolithique.
À propos de ces recommandations, le Dr Sayers pense qu’il y a beaucoup de variations. Pour lui : « Quand on essaie de reconstruire le régime alimentaire de nos ancêtres humains, on cherche également un certain nombre de détails importants. Parmi ceux-ci, il y a les habitats dans lesquels vivaient nos ancêtres, les aliments disponibles à cette époque, la valeur nutritive de ces différents produits alimentaires et leur disponibilité dans le temps et dans l’espace. »
Il ajoute que la question de la reconstruction alimentaire nécessite plus de temps que celui passé à regarder une dent sous un microscope ou à faire une analyse chimique. Pour ce scientifique, la reconstruction alimentaire implique les éléments tels que la caractérisation de l’environnement et la prise en considération des facteurs très disparates. Parmi ces derniers, il y a la mobilité, la digestion et les aptitudes cognitives de nos ancêtres.
- La variété des environnements dans lesquels vivaient nos ancêtres affectait les types d’aliments disponibles. Ainsi, contrairement aux « régimes alimentaires optimaux », le temps et l’espace agissent grandement sur les décisions d’alimentation de nos ancêtres. Et cette réalité est toujours d’actualité. Pour preuve, les chasseurs-cueilleurs qui vivent dans un climat nordique peuvent avoir une alimentation presque exclusivement animale. Par contre, ceux vivant dans des régions près de l’équateur peuvent se nourrir principalement de produits à base de plantes.
- La variété du temps affecte également la qualité des aliments. En effet, comparé à l’époque, les “aliments identiques” ne sont sans doute plus les mêmes de nos jours. Pour preuve, le Dr Sayers a réalisé une étude sur l’alimentation des singes langur qui vivent au Népal, dans l’Himalaya. Cette étude a montré qu’à une certaine époque de l’année, les fraises sauvages changeaient de goût. À une période de l’année, elles devenaient amères et n’étaient plus comestibles par les singes. Or, à une autre époque de l’année, elles devenaient leur aliment de choix.
Le Dr Sayers ajoute que « Les fraises que nous mangeons aujourd’hui ont été sélectionnées pour certaines de leurs propriétés. Elles ont été choisies à cause de leur taille et leur taux de sucre ». C’est aussi le cas de nombreux autres aliments comme des fruits et des légumes que nous mangeons aujourd’hui. Ils ont presque autant connu les mêmes processus de sélection. Se basant essentiellement sur leur propriété gustative, elles sont différentes de ce que mangeaient nos ancêtres. »
- Il y a également le facteur décès qui était très marquant chez les premiers êtres humains. Cela se traduisait par leur faible espérance de vie. Il est donc difficile de dire si leur alimentation était plus « saine ».
Le docteur Sayers insiste sur la grande disparité entre nos deux époques en ces termes : « contrairement à la réalité actuelle, la grande majorité des individus de l’âge de pierre ne vivait pas longtemps. Or aujourd’hui, dans certaines régions du globe en raison des progrès de la science, l’alimentation contribue à l’amélioration de l’espérance de vie. Aussi, de nombreuses maladies qui existent de nos jours sont dues à une mauvaise ou suralimentation d’une partie de la population. Elles sont associées à une alimentation trop grasse. On parle de « maladies de l’abondance ». Leur apparition s’explique aussi par le fait que nous vivons suffisamment longtemps pour qu’elles puissent montrer leurs effets.
Aussi, ces dernières années, des études contrôlées ont comparé le régime Paléo à d’autres approches alternatives. De ces comparaisons, on relève de nombreux problèmes de santé particuliers face auxquels les nutritionnistes adoptent dans leur ensemble une attitude plutôt attentiste.
- Pour le Dr Sayers enfin, nos ancêtres ne se préoccupaient pas nécessairement d’avoir une alimentation équilibrée. Ils se focalisaient essentiellement sur leur survie et sur leur besoin de reproduction. Pour la petite anecdote, l’alimentation des ancêtres ne contenait pas de repas industriels ou d’aliment issus d’une quelconque transformation.
Vous en savez désormais un peu plus sur ce qu’était le régime paléolithique.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.