Dans la pratique des sports de haut niveau, les athlètes font recours à des substances parfois prohibées pour améliorer leur endurance. Parmi ces dernières, on distingue l’EPO. L’érythropoïne est un produit de synthèse qui permet de stimuler la formation des globules rouges du sang. Elle était autrefois utilisée à des fins thérapeutiques. Aujourd’hui, elle est plus employée comme un produit pour se doper dans la pratique du sport. Découvrez comment fonctionne l’EPO chez ses utilisateurs.
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Des chercheurs danois ont testé le produit interdit sur l’endurance
De récentes études menées par des scientifiques danois de l’Université d’Aarhus ont été faites sur l’érythropoïne ou EPO. Les résultats de ces dernières ont été publiés dans le journal scientifique Experimental Physiology. Le but de cette recherche était de savoir comment fonctionne ce produit dopant utilisé pour augmenter l’endurance des sportifs de haut niveau.
L’EPO est fabriquée dans les années 1980 par des laboratoires pour traiter les maladies liées à la diminution des globules rouges. Cette substance ainsi fabriquée est appelée EPO de synthèse. Il est aussi utilisé pour lutter contre la diminution rénale de l’érythropoïne. Ces maladies sont souvent causées par une chimiothérapie.
L’érythropoïne est une substance sécrétée par le foie et surtout les reins pour augmenter la performance de l’organisme lors des exercices d’endurances. Elle augmente la production et assure la maturation des globules rouges dans l’organisme. Cette augmentation des hématies a pour conséquence d’améliorer le transport de l’oxygène depuis les poumons jusqu’aux muscles en activité. Vous pouvez donc courir, nager, lancer, pédaler ou ramer plus rapidement. La question qu’on se pose est de savoir si le fait d’augmenter votre transport d’oxygène au max améliore vraiment la performance pendant des exercices d’endurance qui se situent sous le maximum.
En effet, toute activité de course au-delà de 10 ou 15 minutes se retrouve inférieure au VO2max ou transport d’oxygène maximal. Une étude a été faite en 2007 par des scientifiques danois pour étudier le comportement du VO2max sous EPO. Ses résultats ont révélé que le temps d’épuisement à 80 % du VO2max augmentait de 54 % après la prise du produit pendant au moins 4 semaines. Parallèlement, le VO2max s’est augmenté de 12,6 % sur la même période.
D’où vient donc cette élévation supplémentaire, si la substance ne stimule pas un meilleur transport de l’oxygène ?
Une nouvelle étude réalisée par les chercheurs a été établie pour répondre spécifiquement à cette question. Pour y parvenir, ces derniers ont formé 4 groupes avec 36 sujets. Soit 9 personnes par groupe. Le premier lot a fait 10 semaines d’entrainements sportifs, dont 30 séances de vélo. Les sujets ont reçu un placebo. Le second groupe a reçu de l’EPO pour le même type d’entrainement. La troisième formation quant à elle ne s’est pas entrainée, mais a reçu du placebo. Quant à la quatrième, elle a reçu de l’EPO, mais ne s’est pas entrainée non plus.
L’EPO et l’entrainement en endurance produisent des effets similaires. Les chercheurs ont donc du mal à distinguer les changements produits par l’EPO seule, l’entrainement proprement dit ou la complémentarité des deux (EPO + entrainement). Le but de l’étude était d’identifier si le produit permettait de modifier les fibres musculaires et la croissance des vaisseaux sanguins.
Les résultats ont montré que la substance ne modifiait ni les fibres ni les vaisseaux sanguins. C’est plutôt l’entrainement en endurance sous ou sans EPO qui augmente la taille des fibres sanguines. Ce dernier augmente également la densité capillaire et d’autres tissus.
L’érythropoïne a produit les effets envisagés sur les globules rouges. La production de ces dernières a augmenté, améliorant ainsi le transport de l’O2 dans les muscles.
Dans les groupes qui n’ont pas pris d’EPO, la quantité de globules rouges est bien moindre. Les recherches supposent que l’entrainement réduit un tant soit peu l’hématocrite. Ce dernier permet donc d’augmenter le volume du plasma sanguin.
Pour conclusion, les recherches ont révélé que l’EPO se charge donc de réduire le volume du plasma sanguin au profit des globules rouges. Sans l’entrainement, cette substance seule à des effets assez considérables sur l’organisme. Le transport d’O2 maximal des sujets du groupe ayant reçu cette substance et subi un entrainement a augmenté de 27 %. Pour ceux qui ont reçu de l’érythropoïne sans s’entrainer, cela s’est amélioré de 15 %. Ce résultat n’est pas à négliger. En plus de l’entrainement, L’EPO peut être également très bénéfique. Par ailleurs les changements dans les muscles n’expliquant pas la poussée d’EPO, quelle explication peut-on y trouver alors ?
Qu’est-ce qui explique la poussée supplémentaire d’EPO ?
Aucune étude ne pourrait encore le confirmer, mais de nombreuses hypothèses tentent de l’expliquer. Par exemple, certaines pensent que l’érythropoïne influence le fonctionnement du cerveau. Cette substance améliore également l’humeur et les conditions physiques du sujet.
Sous EPO, les tests jusqu’à épuisement révèlent des pourcentages de changement qui sont 10 à 15 fois plus importants que les temps des essais. Ces derniers produisent une élévation de 54 % du temps jusqu’à épuisement chez les athlètes. Dans les conditions normales, seule une augmentation de 12 % du VO2max serait relevée. L’EPO demeure donc une substance puissante pour optimiser son endurance dans la pratique des activités sportives de haut niveau.
Certes grâce à l’EPO le sang devient très riche en globules rouges, mais il devient trop visqueux et collant. Les artères risquent de se boucher plus facilement. Cela peut entrainer des accidents cardiaques ou cérébraux.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.