La santé humaine dépend en grande partie de ce qui est ingéré dans l’organisme. Soigner son alimentation pour jouir d’une parfaite santé est devenu la préoccupation majeure d’un bon nombre d’individus. Plusieurs concepts ont ainsi vu le jour face à cette situation. Du régime hyperprotéiné à l’hypoglucidique en passant par le Méditerranéen, tous ont un objectif commun c’est de préserver la santé.
Vous avez certainement entendu parler du célèbre végétarisme et du végétalisme. Ces derniers priorisent une alimentation basée sur les végétaux. Cependant, ils ont tous deux une particularité. Le végétalisme exclut catégoriquement toutes sortes de protéines animales de son régime. Le végétarisme quant à lui permet tout au moins la consommation d’œufs et de lait. Du végétalisme est encore né une nouvelle branche, un régime végétalien qui se fonde sur la consommation d’aliment cru. Les créateurs de ce concept estiment que ceux cuits perdent leur nature et deviennent mauvais pour la santé.
Bon nombre d’individus et même des célébrités partagent cette affirmation. Selon ces personnes, le végétalisme cru serait le seul moyen d’avoir plein d’énergie, de rester jeune et de prévenir les maladies. Cette conception ne serait-elle pas erronée si l’on considère que les protéines animales jouent un rôle qui n’est pas des moindres dans l’organisme ? Ce sujet fait l’objet de multiples interrogations. Voici l’essentiel à savoir sur le régime végétaliste.
Sommaire
Qu’est-ce que le végétalisme cru ?
Le végétalisme cru ou crudivore se veut être naturel et sain pour l’organisme. C’est un régime alimentaire qui repose fondamentalement sur les végétaux. Les fruits et légumes sont mangés crus, frais ou légèrement chauffés. Ils ne doivent pas être cuits donc la température recommandée à cet effet ne va pas au-delà de 40 °C.
Les défenseurs de ce régime prétendent que chauffer un aliment au-delà de 40 °C présenterait des risques pour la santé. Cela diminuerait les éléments nutritifs, rendrait l’aliment moins digeste et toxique pour l’organisme. Pour eux, cuire un légume c’est le réduire au néant, le tuer, le vider de son énergie vitale. C’est pourquoi les amateurs de ce concept parlent souvent de consommation d’aliment vivant.
Ils affirment que les aliments crus ou vivants sont dotés d’une énergie vitale, ce qui n’est pas le cas de ceux qui sont cuits. Le régime crudivore est donc une extension du végétalisme axé sur la protection des animaux. À cela s’ajoute la spiritualité de la force vitale connue sous l’appellation de prana ou chi.
Cinq idées fausses du végétalisme cru
Le végétalisme crudivore se base sur cinq idées principales qui n’ont pas été bien nourries pas les défenseurs du régime. Cette alimentation au lieu de protéger ou préserver la santé lui porte atteinte. Il est temps que vous soyez bien informé sur les moindres détails du végétalisme crudivore pour votre bien-être.
La cuisson détruit les nutriments
Il est bien vrai que les aliments crus sont nutritifs pour l’organisme mais il est aussi important de les cuire par moments. La cuisson décompose les parois cellulaires et les fibres pour certains nutriments qui ne sont accessibles que par ce mode. Retenez donc que tous les éléments nutritifs présents dans un aliment ne sont pas tous disponibles à l’état cru.
Prenez l’exemple de la tomate pour expliciter le fait. Lorsque ce légume fruit est cuit, il augmente cinq fois de plus sa biodisponibilité en lycopène antioxydant. Le même effet est constaté chez la carotte qui vous offre plus de bêta-carotène lorsqu’elle est cuite. C’est de cette manière qu’elle est facilement assimilée par le corps. Les nutriments que vous offre par exemple un plat de soupe ne seront jamais disponibles dans un plat de crudité.
Certains éléments chimiques contenus dans des légumes inhibent l’absorption des minéraux comme le zinc, le calcium, le fer et le magnésium. La cuisson a le pouvoir de réduire ces substances afin de rendre disponible les minéraux. À titre illustratif, les épinards cuits vous offrent plus de fer et de calcium.
Certes, la cuisson des légumes conduit à la perte de certains nutriments comme les vitamines C et B. Cependant, les végétaux sont si riches que même la destruction de ces vitamines n’entraîne aucune conséquence désastreuse pour l’organisme. Vous tirerez meilleur profit en consommant le cru et le cuit.
Ce qu’il faut éviter c’est de trop cuire les aliments ou les carboniser puisque cela réduit considérablement les charges nutritives. De plus, trop cuire les légumes et viandes pourrait développer la production de substances chimiques cancérigènes. La solution qui s’offre à vous est donc de les cuire avec beaucoup plus d’attention. Vous pouvez les sauter, les frire ou opter pour des soupes.
La fermentation des aliments crus ou les jus fermentés sont aussi des moyens qui peuvent vous offrir plus de disponibilité en éléments nutritifs. Cela n’exclut en rien la cuisson car c’est elle qui a la possibilité de rendre certains aliments plus digestes. En ce qui concerne l’énergie vitale contenue dans les crudités, retenez tout simplement qu’il s’agit d’une croyance spirituelle. Elle n’est pas prouvée scientifiquement.
La cuisson détruit les enzymes
Cette affirmation n’est pas du tout fausse. En revanche, si vous considérez ce fait pour bannir la cuisson du mode d’alimentation, vous ignorez ainsi les capacités de votre organisme. En effet, l’être humain possède un organisme capable de fabriquer ses propres enzymes digestives. Ces derniers assurent la décomposition des grosses particules de molécules d’aliments en des petites.
Considérez le fait que les humains ont pendant plusieurs années consommé de la nourriture cuite et qu’ils l’ont souvent bien digéré. Ce raisonnement se révèle donc être banal et insensé.
Ils l’ignorent peut-être mais notez que dans le végétalisme crudivore, une bonne partie des enzymes est également détruite. C’est l’acide produit par les intestins grêles qui s’en occupe. La contribution enzymatique des aliments crus se révèle donc être minime. Certains produits fermentés comme la choucroute ont aussi la capacité de conduire les enzymes à l’intestin grêle. Mais cela suffit-il pour assurer la digestion ?
Non, elles n’ont aucune importance dans la digestion des aliments. Le médecin Edward Howell explique bien la théorie d’enzyme pour les aliments crus dans son livre publié en 1940. Toutefois, n’oubliez pas le rôle capital de l’intestin grêle dans la digestion et ceux des enzymes pancréatiques produites par le corps. La bile a également une grande fonction dans cette activité biologique.
Des perceptions selon lesquelles l’organisme humain ne produit qu’en nombre limité les enzymes ne cessent d’être ventilées par les acteurs de ce régime. Le docteur Howell en a fait cas dans son livre mais ne l’a jamais bien explicité. Retenez une fois de plus que l’organisme humain produit continuellement des enzymes durant toute leur vie.
Les aliments crus sont détoxifiant
Le concept de la détoxification alimentaire provient d’une médecine alternative qui n’a d’un point de vue scientifique aucun poids. Le foie et le colon seraient selon ce principe des organes exposés aux toxines et auraient donc besoin de se purifier (subir la détoxification). Sachez qu’en réalité, tout le corps humain et ce qu’il contient (les tissus adipeux, graisses et même les protéines puis les os) peuvent être intoxiqués.
Plusieurs aberrations pullulent et empêchent la grande masse de comprendre le rôle et les fonctions que jouent les organes du corps. Le colon est celui qui est à l’abri des toxines, il ne peut donc en aucun cas être exposé. Quant au foie, c’est lui qui se charge de filtrer les éléments indésirables et nuisibles à l’organisme. C’est pour cela qu’ils affirment qu’il doit probablement être chargé en toxine.
Il est important que vous gardiez à l’esprit que le foie ne filtre pas mais neutralise naturellement les toxines du corps. Il est donc impossible que ce dernier puisse accumuler ces éléments indésirables en son sein.
Une autre affirmation selon laquelle, un régime végétalien cru brûle les graisses et libère les toxines est défendue par les amateurs de ce concept. Cette argumentation est également mal fondée, elle n’est pas du tout vraie. Le corps humain fonctionne autrement et les cellules graisseuses ne se brûlent pas de la même manière qu’une cendre en se vidant de son contenu.
Les graisses ont tendance à prendre plus ou moins du volume en fonction de la quantité contenue dans la cellule qui est utilisée. Les toxines pouvant être libérées lorsqu’elles sont fixées à une molécule de graisse qui brûle ne sauraient être quantifiées. En se libérant, elles peuvent à nouveau se fixer à une autre cellule graisseuse.
Pour conclure, aucun aliment ou végétal ne pourrait éliminer ou supprimer les toxines hors des organes ou du sang. C’est pareil chez toutes les espèces animales, les graissent ne se nettoient pas elles-mêmes avec un bol alimentaire cru.
Le végétalisme crudivore est bon à la santé
Ce régime est à tort défendu comme celui qui préserve la santé et vous permet d’être en meilleure forme. C’est une affirmation très grave car les personnes qui se soumettent à ce type d’alimentation perdent de façon malsaine du poids. Le végétalisme cru n’est pas du tout naturel et apporte de nombreuses carences dans l’organisme des individus qui le pratique.
Ils ont une consommation en calorie en deçà de la normale et présentent des déficits en vitamines B12 et D. Des carences en minéraux tels que le fer, le zinc et le sélénium sont également enregistrés chez ces individus. Les deux acides omega-3 prennent également un coût dans ce régime. Il est extrêmement difficile d’avoir ces nutriments avec une alimentation crue sans avoir recours à des compléments alimentaires.
Vous êtes limité dans la consommation de nourriture et disposé d’une source d’aliment peu varié. L’autre inconvénient de ce régime est de pouvoir trouver les végétaux énergétiques pour répondre plus ou moins à certains besoins. Vous pourrez opter par exemple pour des noix mais ceux-ci ont une forte teneur en lipide et représentent donc un danger pour l’organisme.
Vous pouvez aussi prendre des bananes qui sont énergétiques et bonnes pour la santé. Malheureusement, elles ne peuvent pas vous fournir la quantité de calories nécessaire pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Certains défenseurs de ce régime se rabattent sur la consommation importante de fruits. Ils en mangent tellement que leurs dents en prennent un coup. En effet, les acides contenus dans les fruits s’en prennent à l’émail des dents et les détériorent. Les sucres qu’ils contiennent et même ceux qui sont séchés favorisent les caries dentaires. Il y a également à ce niveau un déficit général en minéraux.
Le végétalisme cru peut s’avérer être plus sain qu’une alimentation qui repose sur les aliments transformés. Cependant, il ne garantit en rien qu’il puisse vous procurer une meilleure santé lorsque vous le comparez aux régimes permettant une consommation modérée de viande.
Il est donc inutile de défendre un concept qui ne fait pas de bien à votre organisme. Ce régime à lui seul vous occasionne d’énormes déficits. Prenez donc garde à tout ce qui se dit.
Les aliments crus sont-ils les seuls à être naturels ?
La thèse que soutiennent les amateurs du régime végétalien est qu’il n’y a que l’homme qui fait cuire sa nourriture avant de la consommer. Les autres espèces animales ne le font pas. Cela devrait susciter de nombreuses autres interrogations. Pourquoi il n’y a que les hommes qui préparent, qui font des compositions de nourriture, de la salade ou qui joue aux échecs ?
Il n’est pas du tout juste de vouloir comparer l’être humain au reste des animaux. Ils naissent de la même manière mais ont un mode de vie différent et une alimentation qui diverge d’un individu à un autre. Les plus justes optent pour un régime qui inclut légumes, céréales et viande. Cela n’affecte pas leur santé et les conduits parfois au-delà de 70 ans si un accident ou une maladie infectieuse ne les emportaient pas avant.
L’alimentation traditionnelle des tribus Amazoniennes ou celle des autochtones de Sibérie qui repose sur les produits animaliers est naturelle. Jusque-là, aucune génération ou race humaine n’a tenté de survivre avec une alimentation strictement végétale qui repose sur la crudité. C’est plutôt le régime végétalien qui n’est pas naturel car il implique l’utilisation d’appareils modernes de stockage comme les réfrigérateurs.
Un enfant soumis à ce type d’alimentation sans aucun autre apport correct aura tendance à développer des problèmes neurologiques. Ce dernier aura également une croissance ralentie occasionnée par une carence en vitamine B12. Il est plus aisé de pratiquer ce régime si vous avez au moins pendant vingt années eu le temps d’acquérir une base corporelle solide. Cela s’acquiert grâce aux éléments nutritifs tirés des produits animaliers et végétaux cuits.
Même dans les milieux typiquement naturels où il n’y a pas d’électricité et où les végétaux ont une bonne croissance, les aliments se préparent. C’est ainsi depuis près de 200 000 années. De nombreuses générations ont vécu avec ce mode et cela ne changera pas.
Des études scientifiques vont jusqu’à démontrer que le développement du cerveau humain se fait grâce à une bonne combinaison entre la viande et les aliments cuits. La cuisson vous permet d’accéder à un nouveau monde de nutriments et de calories. Pourquoi s’en priver si vous savez que votre cerveau a besoin de beaucoup d’énergie.
Vous pouvez par exemple pousser votre curiosité en vous comparant au gorille qui est aussi végétalien. Il a de grands muscles à cause des plantes mais son quotient intellectuel reste à juger.

Naturopathe de formation depuis 2011, je me suis spécialisé dans le suivi des athlètes sportifs pour les aider à atteindre leurs objectifs sportifs. Diplômé de l’EESNQ, je propose sur BodyScience une approche ludique du sport et de la nutrition.